dimanche 4 décembre 2011

TORELLI ET LA LIQUIDATION DE AQUI TV

FIGURE CONNUE MR TORELLI ???


Aqui TV fut une étonnante expérience de télé hertzienne en milieu rural dont les studios étaient installés dans un ancien bâtiment agricole près de Sarlat. Début des années 90 : La première émission avec Jean Bonnefon (debout) et Robert Potier, avait été enregistrée par sécurité © ARCHIVES J. BONNEFOND

Nous sommes en février 2003. Colette Goinere pour le compte du quotidien Libération a entrepris une enquête sur la fermeture de la petite chaîne de télévision créée par Georges Derocles, Aqui TV. Résultat : « Écran noir pour Aqui TV. Après onze ans d'existence, l'une des seules télévisions hertziennes en milieu rural, en redressement judiciaire depuis juin, a été mise en liquidation par le tribunal de grande instance de Périgueux.

« C'est François Carrier, héritier des foies gras Delpeyrat, celui que l'on baptise en Dordogne le « Bernard Tapie sarladais », qui reprend Aqui TV. Mais, d'emblée l'image n'est pas nette. »

« François Carrier est venu faire son marché au tribunal de commerce de Sarlat. Il a acheté Aqui TV et la société Image Photogravure, spécialisée dans la photogravure. On a découvert que l'un des juges lui était acquis », affirme François Colcombet, ex-député de l'Allier, ancien président de la commission d'enquête sur la réforme des tribunaux de commerce. De fait, le juge qui a participé à la procédure de redressement judiciaire de la société Image se retrouvera administrateur de la société repreneuse. Pour ces faits, il a été mis en examen à l'été 2002 ».

Faut-il ajouter qu'en 1992, lors de la mise en redressement judiciaire d'Aqui TV le mandataire judiciaire était Jean-François Torelli et que celui-ci s'entendait confier dans le même temps le dossier d'Image Photogravure ?

Un mois après sa mise en redressement judiciaire dans des conditions contestées par Georges Derocles Aqui TV était mis en liquidation judiciaire et treize jours plus tard, François Carrier prenait les commandes de la petite télévision périgordine avant de jeter définitivement l'éponge en 2003.

En cette affaire aucun grief n'est relevé à l'encontre de Maître Jean-François Torelli.

Je vous renvoie à la journaliste d'investigation Sophie Coignard, dans Le Point du 4 mai 2001 traitant de la fermeture du tribunal de commerce de Sarlat qui titrait son article : « Sarlat et ses petits commerces entre amis ». Tout un programme.

Depuis François Carrier a démissionné de sa charge de juge, le tribunal de commerce de Sarlat a été fermé. François Carrier serait en villégiature en Corse après avoir liquidé ses affaires périgordines.

LE COMBAT DE LA FAMILLE RAULOT ET IMAGE PHOTOGRAVURE À SARLAT

Un peu d'histoire autour d'une autre enquête menée par le journal Le Parisien parue en février 2001 : « Neuf ans de bataille juridique pour obtenir réparation et, surtout, « éviter que d'autres ne vivent notre enfer ». Pour Maria Raulot, ancienne patronne de la société de Photogravure Image, basée en Dordogne, et son mari, l'enfer a commencé en 1993.

Mise à mal par l'arrivée de la PAO, leur entreprise de 50 salariés est placée en observation par le tribunal de commerce de Sarlat.

Deux repreneurs potentiels sont intéressés. Las ! Avec l'accord du juge-commissaire Gérard Pasquet, chargé de superviser la procédure, le tribunal décide non seulement de liquider la société, mais également de la revendre, pour 450 000 F (68 602 €), à François Carrier, le Tapie sarladais tant il rachète alors d'entreprises mal en point. Rien que de très banal, direz-vous. Si ce n'est que Gérard Pasquet est également l'un des dirigeants de la société de François Carrier.

Aux premières loges pour rafler la mise, le juge-commissaire s'est donc tout simplement vendu à lui-même un actif, ce qui est illégal. Ce n'est pas tout. En 1995, le tribunal condamne les époux Raulot à combler une partie du passif de leur ancienne société, et leur réclame 10 millions de francs (1,5 million d'euros). « Combien de vies nous aurait-il fallu pour rembourser une telle somme ? », s'indigne Maria Raulot, qui décide, avec son mari, de faire appel. Il leur faudra quatre ans pour obtenir gain de cause, la décision a été rendue au début de 2000.

Dès 1995, ils portent également plainte contre Gérard Pasquet, entre-temps devenu président du tribunal de Sarlat. La plainte est jugée irrecevable par le procureur de la République de Bergerac, qui invitera juste notre homme à démissionner. D'ailleurs, le nouveau président, nommé par le procureur n'est autre que François Carrier. Pourtant, les époux Raulot s'entêtent. En 1999, ils déposent une rafale de plaintes, contre Gérard Pasquet et Jean-François Torelli (le mandataire liquidateur désigné par le tribunal en 1993), tous deux mis en examen aujourd'hui, mais aussi contre Jean-Marcel Lavergne, l'ancien administrateur judiciaire, écroué un temps à Toulouse dans le cadre d'une autre affaire. « Nous lutterons jusqu'à ce que cette association de malfaiteurs soit mise hors d'état de nuire, met en garde Maria Raulot. D'autres se sont faits spoliés en silence. Pas nous ».

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